Une entreprise sociale?

Propos recueillis dans Moto légende...
Souvenirs de Christian STEINER


Dixit....A coté de l'usine mère à Zschopau existaient sept ateliers secondaires aux environs de la ville. Le personnel était originaire de plus de 100 localités différentes, parfois éloignées de 50 km de Zschopau. Il existait un ramassage en bus d'entreprise pour ceux qui ne venaient pas à moto. Le personnel était composé d'environ 40% de femmes, c'est pourquoi on construisit juste à coté de l'usine un grand jardin d'enfants où les bambins étaient accueillis quand les mères travaillaient. Il suffisait de payer une petite somme pour les repas.
L'usine offrait les services d'un médecin d'entreprise, d'un dentiste, d'un kinésithérapeute; on pouvait acheter de la nourriture, des textiles et des vêtements, et il y avait même une laverie et un cordonnier.
La cantine fonctionnait 24/24 dans la mesure où on travaillait en 3X8.
Pour utiliser le bus d'entreprise, il fallait payer seulement 10DM par mois, le reste à la charge de l'usine.
A coté d'excellentes places d'apprentissage pour les jeunes qui quittaient l'école (250/an), il existait tout un système de formation continue entièrement gratuit. Pour les femmes en particulier il y avait la possibilité de suivre un cursus menant au titre d'ingénieur, évidemment sans débourser un sou. Les enfants du personnel pouvaient passer les vacances dans des camps gérés par l'usine.

Les patrons devraient en prendre de la graine plutôt que de nous tondre...

Oui tout cela est probablement exact, mais il faut cependant nuancer, tout cela était possible car l'ensemble était largement subventionné par l'état.

L'usine était elle véritablement rentable ou non couteuse ?

Cela dit, les patrons nous tondront toujours

Oui tout cela est probablement exact, mais il faut cependant nuancer, tout cela était possible car l'ensemble était largement subventionné par l'état.
L'usine était elle véritablement rentable ou non couteuse ?

A l'époque, la bonne question n'était pas celle la mais plutôt celle ci:
Les motos MZ produites à Zschopau sont-elles utiles au "peuple"?

chameau_jaune a écrit:

Oui tout cela est probablement exact, mais il faut cependant nuancer, tout cela était possible car l'ensemble était largement subventionné par l'état.
L'usine était elle véritablement rentable ou non couteuse ?

A l'époque, la bonne question n'était pas celle la mais plutôt celle ci:
Les motos MZ produites à Zschopau sont-elles utiles au "peuple"?

Réponse OUI pas chère et rustique.....
Pour la politique Joker.

ça a pourtant conduit tous ces pays à la ruine.
Cela ne devait pas non plus être la solution idéale cette forme de société...
Le libéralisme de l'Ouest, je veux dire du côté des USA, n'est peut-être pas non plus la vraie solution, surtout pour les moins riches...
Nous sommes entre les deux (géographiquement parlant), sommes-nous malheureux avec notre forme de société?
Il me semble que l'ex-bloc de l'Est ait beaucoup lorgné de notre côté, peut-être un peut attiré par notre forme de société qui allie le social et les libertés.
Mais ils faut que nous veillons à conserver l'équilibre, ce n'est pas si facile.
Les uns et les autres veulent souvent tirer la couverture à eux.

Bonjour à tous.
Il existe un numéro de moto légende dans lequel il y a un article très intéressant sur l'usine MZ et sa politique sociale écrit, si je me souviens bien, par / ou en collaboration avec un ancien de l'usine.
C'est très intéressant car cet article brosse un portrait en intégrant politique en RDA, politique de l'usine et notamment politique sociale, et production.
Cet article était présenté comme le premier volet, un second devait suivre... mais en fait il n'est jamais paru.
Ce dont je me souviens, c'est que (selon cet article) c'est au cours des années 70 que la société de RDA, la politique, se sclérose, et que dans l'usine l'enthousiasme retombe, la grisaille s'installe. j'essaye de retrouver cet article (ce n° de moto légende) et j’essayerai de vous le fournir.

Boulon a écrit:Bonjour à tous.
Il existe un numéro de moto légende dans lequel il y a un article très intéressant sur l'usine MZ et sa politique sociale écrit, si je me souviens bien, par / ou en collaboration avec un ancien de l'usine.
C'est très intéressant car cet article brosse un portrait en intégrant politique en RDA, politique de l'usine et notamment politique sociale, et production.
Cet article était présenté comme le premier volet, un second devait suivre... mais en fait il n'est jamais paru.
Ce dont je me souviens, c'est que (selon cet article) c'est au cours des années 70 que la société de RDA, la politique, se sclérose, et que dans l'usine l'enthousiasme retombe, la grisaille s'installe. j'essaye de retrouver cet article (ce n° de moto légende) et j’essayerai de vous le fournir.

D'avance merci.

Après y avoir réfléchi, cet article était surtout un témoignage sur cette époque et le contexte politico-social-industriel d'alors. Et misère, je viens de fouiller dans tous mes Motos Légende (mais je n'ai pas tout ici), je ne l'ai pas retrouvé.
Je m'en vais faire un mail à Moto Légende et je vous tiens au jus.

moustach a écrit:ça a pourtant conduit tous ces pays à la ruine.
Cela ne devait pas non plus être la solution idéale cette forme de société...
Le libéralisme de l'Ouest, je veux dire du côté des USA, n'est peut-être pas non plus la vraie solution, surtout pour les moins riches...
Nous sommes entre les deux (géographiquement parlant), sommes-nous malheureux avec notre forme de société?
Il me semble que l'ex-bloc de l'Est ait beaucoup lorgné de notre côté, peut-être un peut attiré par notre forme de société qui allie le social et  les libertés.
Mais ils faut que nous veillons à conserver l'équilibre, ce n'est pas si facile.
Les uns et les autres veulent souvent tirer la couverture à eux.

Le problème, c'est que pour tirer la couverture à soi, il faut en avoir une.
Ce n'est pas le modèle socialiste ( au sens premier du terme) qui a causé sa perte mais bien l'appétit de quelques dirigeants peu scrupuleux  qui on préféré se fabriquer une couette de 20 cm d'épais en amassant toutes les petites couvertures dont pouvait bénéficier le peuple .
Ce sont rarement les peuples eux mêmes qui décident de leur avenir .....les politiques capitalistes   ont fait miroiter l'éldorado uniquement sur des questions de biens matériels ...à des peuples qui en étaient exempt .
Mais tu as raison, allier social et liberté n'est pas si simple..."ma liberté s'arrête là où commence celle de l'autre", cette règle est primordiale et indispensable...et pour qu'elle soit respectée par tous  il faut parfois l'imposer...et du coup la règle en prend un coup dans la gueule .
Mais au final, est ce que les Cubains   (par exemple) sont moins libres que des Américains ou que des Français...??     ...je n'y mettrais pas ma main au feu.
Dans les anciens pays socialistes il y avait un peu pour chacun , dans les pays capitalistes il y a beaucoup pour quelqu'uns   et pas grand chose pour les autres ...je pense que ce système nous conduit aussi à la ruine et à la perte.  

C'est pourquoi, lorsque je roule en mz aujourd'hui, je fais de la politique...

Je suis entièrement d'accord avec milig.

Et n'oublions pas que le côté social de notre société (que l'on détricote patiemment sous couvert de "réformes" depuis 1990 ...) n'aurait jamais existé si il n'y avait pas eu l'existence de cet autre système : de même que, sur la route, la peur du gendarme est le commencement de la sagesse, en économie la peur du rouge est le début de la sagesse sociale.

Quand à la "faillite" du système socialiste, elle a été décrétée à la lumière d'un point de vue capitaliste, un peu comme un arbitre de football verrait plein de fautes au milieu du plus beau des matchs de rugby.

meuzeu a écrit:Je suis entièrement d'accord avec milig.

Et n'oublions pas que le côté social de notre société (que l'on détricote patiemment sous couvert de "réformes" depuis 1990 ...) n'aurait jamais existé si il n'y avait pas eu l'existence de cet autre système : de même que, sur la route, la peur du gendarme est le commencement de la sagesse, en économie la peur du rouge est le début de la sagesse sociale.

Quand à la "faillite" du système socialiste, elle a été décrétée à la lumière d'un point de vue capitaliste, un peu comme un arbitre de football verrait plein de fautes au milieu du plus beau des matchs de rugby.

une idee, un livre....le capital

milig a écrit:"ma liberté s'arrête là où commence celle de l'autre", cette règle est primordiale et indispensable...et pour qu'elle soit respectée par tous  il faut parfois l'imposer...et du coup la règle en prend un coup dans la gueule .

C'est pourquoi, lorsque je roule en mz aujourd'hui, je fais de la politique...

c'est peut être là qu'est l'erreur:
ma liberté commence, en fait, exactement là où commence celle de l'autre !!! nos liberté ne sont pas juxtaposées, elles sont imbriquées et ne peuvent se défendre que toutes ensembles...et je ne vois aucunes raisons de limiter ça à des frontières ...donc: tant que l'un de mes frères humains voit son libre arbitre réduit, qu'il soit Syrien, cubain, français ou, plus grave, motard japanophile   , ma liberté ne peut pas être entière !!

la politique, face à ça, n'est qu'un subterfuge animé par quelques mégalos qui s'arrogent le droit de gérer nos vies  en prétendant, comble de l'arnaque, nous y impliquer ...
Par exemple: je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'une seule personne puisse en représenter 60 millions...à force de vouloir porter la parole de tous, on en vient à ne plus porter de parole du tout, c'est quasi arithmétique  !!

enfin, je dis ça, je dis rien ....

bubob a écrit:

milig a écrit:"ma liberté s'arrête là où commence celle de l'autre", cette règle est primordiale et indispensable...et pour qu'elle soit respectée par tous  il faut parfois l'imposer...et du coup la règle en prend un coup dans la gueule .

C'est pourquoi, lorsque je roule en mz aujourd'hui, je fais de la politique...

c'est peut être là qu'est l'erreur:
ma liberté commence, en fait, exactement là où commence celle de l'autre !!! nos liberté ne sont pas juxtaposées, elles sont imbriquées et ne peuvent se défendre que toutes ensembles...et je ne vois aucunes raisons de limiter ça à des frontières ...donc: tant que l'un de mes frères humains voit son libre arbitre réduit, qu'il soit Syrien, cubain, français ou, plus grave, motard japanophile   , ma liberté ne peut pas être entière !!

la politique, face à ça, n'est qu'un subterfuge animé par quelques mégalos qui s'arrogent le droit de gérer nos vies  en prétendant, comble de l'arnaque, nous y impliquer ...
Par exemple: je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'une seule personne puisse en représenter 60 millions...à force de vouloir porter la parole de tous, on en vient à ne plus porter de parole du tout, c'est quasi arithmétique  !!

enfin, je dis ça, je dis rien ....

Tu le dis quand même et je suis entièrement d'accord avec toi.
Sauf que l'humain est une drôle de bête...et l'idéal libertaire est encore posé sur l'horizon...
Evidemment que nos libertés ne sont pas juxtaposées et doivent se défendre ensemble...mais face à quoi ???
Si l'espèce humaine avait un universalisme commun, on serait en train de se défendre ensemble contre les bêtes sauvages appartenant à une autre espèce...on est pas en haut de la chaine alimentaire...on n'a pas de crocs, et on ne court pas très vite.
Toutes les expériences de vie en autogestion se sont soldées pas une belle répression de tyrans de notre espèces...regarde comment a fini la Commune de Paris.
Aujourd'hui, il me semble que l'homme a besoin d'un minimum de règles pour vivre en société, règles valables pour ceux qui gouvernent aussi...c'est tout un système politique qu'il faudrait reconstruire en remettant la fraternité au cœur du débat.
Les politicards actuels ne font plus de politique, il asservissent...je viens de faire réviser l'époque de la seigneurie au 11ème à ma fille...ben ça n'a pas beaucoup changé depuis.  
Quand aux frontières, je ne vois que la mienne (personnelle, charnelle) qui me protège d'un monde que je ne reconnais pas souvent...mais dès que je rencontre un ami, qu'il soit syrien, cubain, marocain, français...ou pire, motard anglais ...je lui ouvre ma porte avec joie.

Ce qu'on appelle Charte ou Constitution,
C'est un antre qu'un peuple en révolution
Creuse dans le granit, abri sûr et fidèle.
Joyeux, le peuple enferme en cette citadelle
Ses conquêtes, ses droits, payés de tant d'efforts,
Ses progrès, son honneur ; pour garder ces trésors,
Il installe en la haute et superbe tanière
La fauve liberté, secouant sa crinière.
L'oeuvre faite, il s'apaise, il reprend ses travaux,
Il retourne à son champ, fier de ses droits nouveaux,
Et tranquille, il s'endort sur des dates célèbres,
Sans songer aux larrons rôdant dans les ténèbres.
Un beau matin, le peuple en s'éveillant va voir
Sa Constitution, temple de son pouvoir ;
Hélas ! de l'antre auguste on a fait une niche.
Il y mit un lion, il y trouve un caniche.

Jersey, le 10 décembre.
Victor Hugo.

je ne sais pas si ce poème a sa place ici

mais c'est beau

Attention, les loulous, nous ne sommes pas ici sur un forum politique.
Je préfère nettement que nous nous congratulions sur nos bécanes chéries

ma participation au débat est purement poétique
pas de politique dans mon intervention, mon cher FranK

ok, ok, brisons là ...

nickel, le poème à Victor ( Gilou ) je vais peut être le peindre sur le side, histoire de pouvoir en parler sur ce forum !!

...forum qui reste le meilleur du monde, of course !

bubob a écrit:ok, ok, brisons là ...

nickel, le poème à Victor (    Gilou ) je vais peut être le peindre sur le side, histoire de pouvoir en parler sur ce forum !!

...forum qui reste le meilleur du monde, of course !

nat urlicht....es ist naturlicht

C'est vrai qu'il est beau ce poême...quand même content de cette petite discussion...la suite autour d'un verre

Donc, je vous avais raconté quelques bêtises (la seconde partie du volet consacré au témoignage sur l'usine MZ est bien parue contrairement à ce que j'affirmais ici); je copie colle la réponse par mail reçue de moto légende ce matin, ci dessous.

Le premier article que vous mentionnez est paru dans le n° 102 de juin 2000 de Moto Légende et s'intitulait DKW, Ifa, MZ. Entre socialisme et économie de marché (1re partie), et la suite est sortie dans le numéro suivant, le 103 de juillet-août 2000. Ces deux papiers étaient co-signés par Christian Steiner qui était entré comme apprenti à l'usine MZ en 1951, et Marc Muylaert qui a recueilli son témoignage et ses souvenirs.
Ces deux articles étaient en effet passionnants car ils ne se contentaient pas de parler de moto, de boulons, mais replaçaient ces machines dans leur contexte socio-économique, vu par des acteurs qui ont vécu cette épopée industrielle et politique.
Si vous n'avez pas ces deux numéros dans votre collection, sachez qu'ils sont toujours disponibles à nos bureaux au tarif de 4,80 € par exemplaire, plus 1,60 € de frais de port pour deux numéros.

Je n'ai pas ces deux numéros ici, ils doivent être chez mes parents à condition de n'avoir pas fait un ménage toujours catastrophique lorsqu'on se rend compte qu'on a jeté le bout qui nous manque cruellement 14 ans après...

Et puisque je suis lancé, si certains d'entre vous ont le n°120 de moto légende (janvier 2002), vous pourrez lire mes déboires sur ma première restauration, article dont je suis assez fier, un 125 peugeot 55 TA de 1955 qui fonctionne toujours comme une horloge et perle toujours avec une régularité métronomique.

Et comme je viens de fouiller dans mes quelques numéro de canards récupérés ici ou là, je vous informe que dans le Hors série de Moto Journal de l'été 2005 vous avez un bel article sur la Mongolie en moto russe (IZH) + un essai de l'IZH Planeta 5 (j'en veux une !!!!), et dans un moto touring n°3 d'avril 1973 un "essai vérité: 20 000 km en 250 MZ", modèle chameau (il s'agit d'un tour de méditerranée) + un Raid sahara en Oural (deux sides), voilà, j'adore tous les récits de voyageurs sur nos boulons...

Le N° 102





Et maintenant , le N° 103 avec une jolie fille qui conduit une MZ anglaise (pot d'échappement et poignée de gaz a gauche )


Encore une anglaise


Plus tard , le N° 135 Dossier MZ et après le N° 120

merci lolo

Merci Lolo

Voici la suite , mais en premier il manque la 1ère page du N° 102 que voici :



Maintenant le dossier MZ du N° 135 :

Et maintenant le dossier restauration de BOULON , moto legende N° 120